30 décembre 2007

The meaning of life

Qui suis-je? Où suis-je? Que veux-je?

Tel le philosophe se triturant l'esprit au cours de ses nombreuses insomnies, l'étudiant s'interroge sur le sens de sa vie, surtout à l'approche des partiels. Après tout, à quoi bon travailler si je ne connais même pas l'essence propre de mon existence?

Cependant, même des discussions avancées et animées avec des étudiants en philosophie ne m'ont guère apporté de solution à de telles interpellations. D'ailleurs, qui pourrait prétendre détenir de telles vérités si les grands Spinoza, Leibniz et Descartes eux-mêmes n'eurent point le courage d'écarter l'hypothèse théologique pour expliquer la finalité de la Vie.

Comment, dès lors, se sortir de cette situation? Si je veux réviser l'âme en paix, il me faut une réponse viable, tel est le terme. Fort heureusement, les très british Monty Python ont depuis longtemps intégré cette interrogation, notamment dans le très-bon-mais-un-peu-moins-que-les-autres-quand-même The Meaning of Life. L'aura mystique de ce film nous invite en effet à bien travailler à l'école pour ne pas finir comme eux.

Mais la vraie réponse, celle que vous attendez tous, c'est Adam Douglas qui nous la livre dans Le Guide du Voyageur Galactique. Afin de résoudre une bonne fois pour toutes le problème du sens de la vie, les habitants de la galaxie demandent à un super-ordinateur nommé « Deep Thought » (!) de leur donner la réponse à La Grande Question sur la Vie, l'Univers et le Reste... Sept millions et demi d'années plus tard, la réponse est 42.

Hmm... 42... Qui l'eût cru? Enfin bon, je vais pouvoir réviser le modèle keynésien la conscience tranquille désormais.

Mais...une dernière question existentielle me turlupine... est-ce que les ouvriers de Lipton ont aussi droit à une pause-café?

29 décembre 2007

Le pok'

Le phénomène Poker, dit pok', fait des ravages chez mes adversaires les jeunes. Les soirées passées autour d'une table à compter et à recompter ses jetons se multiplient, au point que le joueur moyen intégre un vocabulaire élaboré qui lui permette d'aborder la langue de Shakespeare sous un angle ludique.
- Pose ta big blind !
- Deal le flop Marco.
- Je check (ahah les cons c'est un checkraise)
- Le fameux "black day" de Patrick Bruel.

Mais l'appât du gain est à l'origine de troubles comportementaux importants. Battements de paupières accélérés, goutte de sueur qui dégouline, vidage de verre de manière intempestive... Tous ces petits détails qui font dire à l'Association Américaine de Psychiatrie que "Le poker n'est pas une expérience sans risques aussi bien financièrement que psychologiquement". De vieux démons refont surface...

N'exagérons rien. Beaucoup jouent avec le prétexte de se réunir et de passer une bonne soirée quitte à user un peu ses nerfs. Quant aux mises, elles ne sont souvent pas excessives. Dans la sphère estudiantine, la pathologie poker atteint seulement une minorité de doux dingues s'imaginant au temps de la prohibition à Chicago...

27 décembre 2007

La rencontre des deux sexes

Au même égard que ses confrères les animaux, l'étudiant est en quête de sexe.

Par son essence même, la fac laisse beaucoup de temps à ses jeunes pousses pour s'accomplir en tant qu'hommes. Les horaires de cours sont assez souples pour trouver quelques soirées dans la semaine et tenter d'assouvir ce besoin primitif. Au cas contraire, la présence en cours n'étant pas obligatoire, l'étudiant ne nourrit point de remords.

Ses lieux de chasse traditionnels sont les bars de nuit, les discothèques, les soirées...et ce depuis des décennies. Mais de nos jours, les clubs sont envahies par des mâles primitifs au tact inexistant qui sentent l'alcool à en faire rougir les plus endurcis des ivrognes, faisant fuir de nombreuses demoiselles. Où trouvent-elles donc refuge?

Les étudiantes ont dernièrement réinvesti deux sphères de la société estudiantine pour rencontrer de charmants jeunes gens.

Lorsque le soleil est encore haut, les jeunes femmes s'engouffrent dans les BU. Bibliothèque Universitaire. Là où le savoir est rangé dans plein de petits bouquins rangés par ordre alphabétique sur des étagères dont on ne voit pas le bout. Mais contrairement aux a priori de certains, ces lieux peuvent rapidement devenir très ... surprenants. Les salles de travail (nom par ailleurs très sournois : on est à la fac merde!) sont les berceaux de nombreux couples. Oeillades, sourires, soupirs,... Tout y est pour inviter une demoiselle à prendre un café.

La seconde ressource féminine se présente dans les sites de rencontre.
Hein de quoi?
Hé oui. Pas les plus connus genre Meetic, qui ont déjà subi le joug des pervers obsédés par la chose, mais des sites plus discrets, ou dont le concept est à l'avantage de la femme. Le contrôle de leur anonymat les rassure, et elles ne finalisent la rencontre que si elles le souhaitent.
www.adopteunmec.com -> les filles vont adorer
www.parano.be -> secte communauté watched by Big Brother mais où les rencontres sont choses communes.

La femme est l'avenir de l'homme disait Aragon, poète dont la solitude de la Résistance a affecté les écrits.

*Finit sa choppe de bière, se gratouille le testicule gauche et allume la télé.*

Article faisant suite à l'interrogation d'un geek :
Pourquoi quand les mecs sont chauds avec les meufs c'est tout de suite des pervers alors que quand les meufs sont chaudes avec les mecs c'est 0,36cts/� la minute?


26 décembre 2007

Les valeurs familiales

Comme tout un chacun le sait, Noël est l'occasion de retrouver sa famille dans la bonne humeur.
Mes deux mamies sont venues agrémenter pendant 2jours ma petite vie familiale. Le jeune éprouve évidemment des difficultés à se socialiser avec des êtres humains plus âgés, mais est-il solitaire au point de renier ses sources?

l'étudiant souhaite bien entendu que la cordialité règne dans les échanges familiaux tout en y prenant part, ce qui n'est pas chose aisée... En effet, le senior est impitoyable. En commençant toutes ses phrases par "Autrefois" et "Dans le temps", il ne laisse aucune chance à l'étudiant plein de bonne volonté qui souhaite discuter (de manière neutre) des blocages récents de participer à la discussion. En n'entendant pas son voisin de table parler, il annihile le désir de communication du jeune, qui au terme du repas se porte volontaire pour faire la vaisselle tellement il a mal à la tête.

C'est à Noël que l'étudiant apprend à quel point le monde pour lequel il se prépare est féroce et impardonnable. Il comprend alors que dans le futur qui l'attend, il devra devenir capitaliste et tuer tous les méchants faire attention à écouter ses petits enfants et acheter un appareil auditif.

Et puis les chocolats ça fait grossir en plus...

25 décembre 2007

L'émancipation de Noël

Aujourd'hui, c'est le jour du bonheur et des réconciliations, des repas de famille et des récits ancestraux (mes deux grands-mères), du foie gras et du champagne. Bref, le seul jour où les petits enfants sont contents d'accueillir un gros vieux barbu à la maison.

Joyeux Noël :)


Comme tout le monde, les étudiants reçoivent et offrent des cadeaux à leur famille, certains avec plus de signification que d'autres, ou dissimulant un intérêt certain.
Je suis l'heureux nouveau détenteur : d'une belle valise noire (comment dois-je le prendre...), d'un bon pour un baptême de parapente :) et d'objets "culturels" (livres, dvd, bd...).
Je les ai comblé avec : une fontaine à chocolat (choco-party youhou), le cd de thomas vuillemin (très bon), des dvd (merci cdiscount).

Bilan de la journée :
- Mes parents me mettent au pied du mur : ou bien je quitte le foyer familial, ou bien le parapente aura ma peau.
- Je suis un égoïste de première qui sous la parure de la générosité satisfait d'abord son propre plaisir.

Ah l'esprit de Noël... On a beau dire... Vivement l'année prochaine :)

24 décembre 2007

Soirées d'hiver d'un étudiant...

Dans le souci de poursuivre une tradition ancestrale, le jeune aime à veiller les longs soirs d'hiver. Trois coups de fil et cinq emails plus tard, il part en quête de sa nourriture. Il chasse en meutes à l'hypermarché le plus proche, et y établit son menu.

Tartiflette :
4kg de patates (pas cher)
2 reblochons (pour l'haleine)
2 oignons
600 grammes de lardon.
cacahouètes (indispensable)

Et c'est ainsi que nous repartîmes avec nos victuailles vers les fourneaux de Marco. Une corvée de patates plus tard, nous voici à table pour discutailler de nos odyssées respectifs dans ce monde inadapté à la jeunesse. Paris, Bordeaux, Lille, Caen, Evreux... Prépa, Fac, Ecole, DUT, cours par correspondance... Le jeune est encore naïf et innocent : il se mélange avec des gens différents. Après s'être pété le bide bien repu, les discussions s'attardent sur un passé lycéen regretté et un futur lointain où nous serons assez riches pour nous payer une vraie cuisinière.

Vaisselle. Poignées de main. Embrassades. Chacun s'en retourne chez lui, seul, où il finira simplement un livre commencé trois semaines plus tôt avant de s'endormir.

A l'aube onze heures, l'étudiant dans son lit repense à cet interlude tartiflette et au poids qu'il ne va pas pouvoir perdre en cette fin d'année remplie de chocolats.

Life's going on.

23 décembre 2007

Un avenir incertain

La faculté rassemble des jeunes qui ne savent pas de quoi leur avenir sera fait. C'est essentiellement ce qui les différencie des autres, eux là, qui sont en école ou en apprentissage. A la question "Tu veux faire quoi plus tard?", un jeune universitaire vous répondra par le fatidique "j'sais pas".

L'étudiant ne sait pas pourquoi il étudie. Il est à la fac, et laisse le temps passer... La condition estudiantine est pour une partie d'entre nous une condition par défaut. Examinons l'étudiant stéréotypé en psychologie : neuf chances sur dix qu'il ne finisse pas psychologue. Pareil en socio.

Mais pourquoi donc s'orienter en masse dans des secteurs où les débouchés sont si faibles? Aucune idée. Étant en économie je ne me fais pas de souci. Sans doute beaucoup de jeunes souhaitent étudier des matières qui les intéressent... drôle d'idée. C'est le pognon qu'il faut viser dans la vie. Sans ça, on est foutu.

Mais bien heureusement, après s'être fait décriée pour la "privatisation" des universités, Madame Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, s'est fait une joie de remonter l'estime que lui porte les étudiants en présentant un projet qui permettrait de réduire le taux d'échec en Licence 1. Les élèves auront des entretiens au lycée, ils bénéficieront d'un tuteur en licence...bref plein de jolies mesures (ah si!) mais...qui coûteront chères elles aussi.

Nous dirigeons-nous alors vers une fac professionnalisante? L'étudiant aurait-il à moins se soucier de son avenir en mettant un pied dans ces gigantesques amphithéâtres?
Pas forcément... Certains d'entre nous s'offensent déjà de l'abandon de l'esprit fac qui nous différencie des autres étudiants... Dilemme cornélien n'est-ce pas?

22 décembre 2007

L'étudiant et le foot

Hé oui, le syndrome football n'épargne pas l'estudiantin. Tout comme son aîné, le jeune se regroupe dans des stades où il oublie les températures hivernales et ses doigts de pied qui gèlent en soutenant son équipe favorite par des hurlements entendus à trois kilomètres à la ronde...

"Mais tiiiiire! Tire!!!"
"Qui ne saute pas n'est pas caennais!"
"Arbitre enculé!
Cependant, tout comme dans la société des plus de vingt-cinq ans, ces montées d'adrénaline ne sont pas généralisées à toute la communauté estudiantine. On peut d'ailleurs établir certains indices qui établiront le risque que vous soyez atteint par cette frénésie.
Par exemple, si vous êtes une fille en socio, quasiment aucun risque. Par contre, si vous êtes un mâle économiste, la probabilité que vous jouiez à la dernière version de Football Manager sur votre pc portable dernier cri dans l'amphithéâtre est très grande.

L'influence des résultats sportifs sur le moral des fans n'est pas négligeable. Je soutiens moi-même le Stade Malherbe de Caen, y ayant joué dans ma jeunesse (sentiment d'appartenance, catharsis appelez cela comme vous voudrez), et ceux-ci étant actuellement dans une bonne passe (6è de L1 à la trêve), je me sens bien.
Pourquoi cela?
Aucune idée. Ainsi est faite la nature.

Le jeune adopte des attitudes incompréhensibles qu'il ne comprend pas, mais qu'il conservera avec la vieillesse comme le prouve les seniors d'aujourd'hui.

Blocage de la fac : la division interne

Cet évènement a suscité de vives réactions et de très fortes critiques. Le 20heures l'a beaucoup montré (surtout le bon travail des CRS), et certains journalistes se sont attaqués à la division étudiante générée (pas trop quand même), mais peu d'étudiants ont vraiment essayer d'expliquer cette division et d'en montrer les conséquences à la France qui ne comprend pas la jeunesse.

Alors que les étudiants sont souvent montrés comme une force unie, le blocage de cet automne a révélé certaines failles. Les débats entre bloqueurs et débloqueurs ont été vifs, houleux et agressifs, les uns traitant les autres de fascistes ou de communistes.

Mise en situation :

Deux convaincus tentent de prêcher un indécis.

"Vote pour!"
"Mais non, vote contre!"
"Tais-toi toi. Vas-y vote pour!"
"Arrête nous on a envie d'avoir nos partiels!"
"Espèce d'égoïste tu votes Le Pen ou quoi?!"
"Ta gueule le trotskyste va fumer ton herbe chez toi!"

Des amalgames peu glorieux pour nos deux pseudo-réthoriciens qui laissent l'indécis bien perplexe. Un mois après le déblocage, la rancune est latente chez certains étudiants pour les choix que leurs (ex) amis ont fait.

Mais vous qui êtes derrière votre écran, ne vous méprenez pas. Il ne faut pas condamner les jeunes de manière intempestive. Lançons désormais un regard vers nos honorables aînés : la division engendrée par le blocage n'est-elle pas une reproduction de la fracture qui a divisé la France pendant l'élection présidentielle?

L'estudiantin, malgré les apparences, ne cherche-t-il pas simplement à suivre le modèle de ses parents, telle une créature désemparée face aux aléas de la vie?